Existence de Dieu

Prouver Dieu par la raison – Trouver la vraie religion

III – Jésus : seul fondateur de religion véritablement saint

Parmi les « fondateurs de religion », Jésus est totalement à part pour plusieurs raisons.

1 -D’abord, Jésus est le seul qui ait été annoncé et attendu pendant des siècles.

2 – Ensuite, il est le seul à avoir fourni des preuves proportionnées à sa mission : des miracles.

Voyons maintenant le troisième signe : Jésus est le seul à présenter une vie et une doctrine dignes d’une révélation divine.

Là encore, le fait s’impose avec une évidence solaire dès qu’on échappe aux préjugés officiels.

Mais évidemment, ce constat déplait à l’idéologie officielle, très antichrétienne. Soyons courageux, et regardons la réalité en face ! Ayons l’audace de ne pas rejeter sans examen l’hypothèse que la religion héritée de nos ancêtres puisse être la vraie. Échappons à la fièvre de repentance qui ravage l’Occident (repentance curieusement inconnue partout ailleurs). Acceptons de braver le politiquement correct, pour voir les choses comme elles sont. Soulevons les verres anti-soleil que l’idéologie officielle fournit généreusement (laïquement, gratuitement et obligatoirement) pour empêcher de voir que Jésus brille comme le soleil.

Soyons réalistes et même crus. N ‘hésitons pas à appeler un chat, un chat.  [1] Ce qui nous permettra d’appeler :

 L. Ron Hubbard (fondateur de la prétendue « Église de scientologie ») : un dangereux escroc ; [Voir Julia Darcondo, Voyage au centre de la secte, Paris, Trident, 1987, ch. 38 (« La véritable biographie de L. Ron Hubbard »), p. 269-292.] 

Joseph Smith (fondateur des Mormons) : un coureur de jupons ;         [ Lorsque son épouse Emma s’aperçut qu’il la trompait, Joseph Smith affirma qu’une révélation divine l’avait autorisé à prendre plusieurs femmes (12 août 1843).] 

Charles T. Russell (fondateur des Témoins de Jéhovah) : un goujat ;    [Divorcé en 1906, Russell refusa toujours la pension alimentaire à son épouse.]

Mahomet : un condensé de tous les cas précédents ;                               [Mahomet a accompagné ses expéditions militaires de massacres et de pillages. Il a fait appel à la révélation divine pour justifier sa polygamie (33, 45-48), pour autoriser son mariage avec Zaïnab, épouse de son fils adoptif Zaid (33, 35-37), pour maintenir la paix dans son harem (33, 48-49 ; 66, 1-5). Il fit assassiner dans son lit le vieillard Abû Afk pour la seule raison qu’il disait du mal de lui. (Voir G. Tartar, Dialogue islamo-chrétien sous le calife Al-Ma’ Mûn (813-834), les épîtres d’Al-Hasshimi et d’Al-Kindî, Paris, NEL, 1985.)]

Confucius : un honnête mais vaniteux ministre ;
[« Ci-gît un honnête ministre » : épitaphe insuffisante pour un fondateur de religion. Confucius ferait aujourd’hui un bon conseiller d’État et un membre distingué d’une académie de sciences morales et politiques, mais il n’a rien d’un héros, d’un saint, ni d’un prophète. Il n’a jamais parlé au nom de Dieu, et n’a invoqué d’autre autorité que la raison et la tradition chinoise. Il souffrit difficilement d’être oublié, et déclara mélancoliquement avant de mourir : « Aucun monarque intelligent ne se lève ; il n’y a aucun prince de l’Empire qui me choisisse pour conseiller. Il faut que je meure. » (Voir : Paul de Broglie [1834-1895], Problèmes et conclusions de l’histoire des religions, Paris, 1885, p. 130-133.)]

Bouddha : un agnostique illuminé ;  [2]                                                           [Agnostique = qui se déclare incapable de savoir si oui ou non il y a un Dieu, cause première de toutes choses. — Non seulement çakia-Mouni (Bouddha) ne s’est jamais présenté comme envoyé par Dieu, mais il ne sut même pas dire si celui-ci existe ! Quelle est donc l’« illumination » qu’il a subie (Bouddha signifie : illuminé) ? Assurément pas une illumination divine ! Sur cette question : Joseph de Sainte-Marie  o.c.d., « Intériorité chrétienne et intériorité orientale », La Pensée catholique 177, p. 29-54.]

Jeu de massacre ? Assurément, mais pourquoi compliquer ce qui est simple ? Tout métier à risque requiert une sélection serrée. Quand il s’agit d’organiser une mission aérospatiale, une seule déficience physique suffit à écarter, sans autre examen, des candidats très bien doués par ailleurs (on n’enverra pas un cardiaque sur la planète Mars). Il en va de même (et plus encore) pour une mission divine ! Il ne s’agit pas de porter un jugement complet et nuancé sur chacun de ces « fondateurs de religion », mais uniquement de répondre à la question : a-t-il, oui ou non, la perfection requise pour être le digne représentant de Dieu en ce monde – l’homme choisi par l’Éternel pour transmettre son message aux hommes ?

Une seule faiblesse suffit pour empêcher la perfection. Et comme il n’y a, de toute manière, qu’un seul poste à pourvoir (Dieu ne peut pas être l’auteur de plusieurs révélations contradictoires), il convient d’être le plus exigeant possible.

Passe encore que Bouddha soit mort d’une indigestion de riz et de porc (alors que le Christ est mort crucifié pour expier les péchés des hommes). Mais comment prendre au sérieux un  « fondateur de religion » incapable de donner la moindre certitude sur l’existence et la nature de Dieu ? (Cela rappelle le slogan prêté ironiquement aux sionistes athées : Dieu n’existe pas, mais nous sommes son peuple élu.) Autant décerner le prix Nobel de médecine à un penseur qui refuserait par principe toute distinction entre la maladie et la santé !

Sur ce point, Mahomet est plus crédible, puisqu’il sait affirmer ; mais ses mœurs le disqualifient. Le jeune irakien Joseph Fadelle était très fier de descendre en droite ligne d’Ali (gendre de Mahomet). Mais dès qu’il accepta de déverrouiller son intelligence pour réfléchir honnêtement sur sa religion, la vie du « Prophète » de l’islam lui devint une source de honte :

«La vie du prophète Mahomet, qui auparavant me semblait pleine de gloire et d’habileté, ne m’est plus une consolation. Dans ma tristesse, j’y vois au contraire une accumulation d’adultères, de vols. Comment cet homme peut-il être un homme de Dieu ? Comment puis-je vouloir lui ressembler, lui qui a fait le contraire de ce qu’il prêchait ? Comment peut-il demander à une femme qui perd son mari d’attendre trois mois et dix jours avant de se remarier, quand lui-même a épousé une femme le jour même où elle a perdu son mari, assassiné en compagnie de six cents personnes par les soins du Prophète… ? » [3]

Le Chinois Ching Hsiung Wu, élevé à la fois dans le bouddhisme et le confucianisme, est un grand admirateur de Confucius, dont il admire l’équilibre moral : « affable et grand, sévère sans dureté, respectueux sans aucune raideur […] humoriste au tempérament vif, mais aussi tendre et rigoureux, désireux d’une discipline austère, sans être toutefois opposé aux distractions ; émotif et en même temps recueilli ». Il apprécie ses préceptes de piété filiale et le place au sommet de l’histoire chinoise. Il est cependant obligé de constater ses limites : Confucius reste humain, trop humain ; sa sagesse est « trop calculée et pas assez généreuse ; trop pratique, trop utilitaire ». Il ne supporte pas la comparaison avec le Christ, ni même avec les saints de l’Église catholique, notamment cette jeune tuberculeuse morte en 1897 à Lisieux : Thérèse Martin  (plus connue sous le nom de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). La vie de cette sainte suffit à convaincre Wu de recevoir le baptême catholique, le 18 décembre 1937, à Changaï.                                             [Le témoignage de Jean Ching Hsiung Wu (1899-1986) est reproduit dans l’ouvrage de Giovanni Rossi : Traqués par Dieu, Paris, 1951, p. 231-238.] 

Essayons maintenant de soumettre le fondateur de l’Église catholique à ce jeu de massacre. De trouver une faiblesse morale qui pourrait facilement le discréditer. L’entreprise n’est pas nouvelle, et bien des ennemis du christianisme s’y sont cassé les dents. Les deux fondateurs de la critique rationaliste des Évangiles, Strauss et Renan, tout en blasphémant contre la divinité du Christ, ont dû reconnaître sa perfection morale :

«Le Christ ne saurait être suivi de personne qui le dépasse, ni même qui puisse atteindre après lui et par lui le même degré absolu de la vie religieuse. Jamais, en aucun temps, il ne sera possible de s’élever au-dessus de lui, ni de concevoir quelqu’un qui lui soit même égal.»                                                                    [David Friedrich Strauss (1808-1874), Du passager et du permanent dans le christianisme, Altona [Hambourg], 1839, p. 127. (Cité  par E. Duplessy, Les Apologistes laïques au dix-neuvième siècle, Paris, Beauchesne, 1906, p. 211.)]

«Plaçons donc au plus haut sommet de la grandeur humaine la personne de Jésus […]. Bien loin que Jésus ait été créé par ses disciples, Jésus apparaît en tout comme supérieur à ses disciples. Ceux-ci, saint Paul et peut-être saint Jean exceptés, étaient des hommes sans invention et sans génie. Saint Paul lui-même ne supporte aucune comparaison avec Jésus. […] En somme, le caractère de Jésus, loin d’avoir été embelli par ses biographes, a été diminué par eux. […] En lui s’est condensé tout ce qu’il y a de bon et d’élevé dans notre nature […]. Jésus ne sera pas surpassé. […] Entre les fils des hommes, il n’en est pas né de plus grand que Jésus [Ernest Renan (1823-1892), Vie de Jésus, ch. 28 (conclusion de l’ouvrage). (13e éd. revue et augmentée, Paris, Lévy, 1867, p. 465-475.)]

Jean-Jacques Rousseau a porté, au 18e siècle, des jugements analogues au milieu d’une « profession de foi » très peu catholique :

«Si la vie et la mort de Socrate sont d’un sage, la vie et la mort de Jésus sont d’un Dieu. Dirons-nous que l’histoire de l’Évangile est inventée à plaisir ? Mon ami, ce n’est pas ainsi qu’on invente, et les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moins attestés que ceux de Jésus-Christ. Au fond, c’est reculer la difficulté sans la détruire ; il serait plus inconcevable que plusieurs hommes d’accord eussent fabriqué ce livre qu’il ne l’est qu’un seul en ait fourni le sujet. Jamais des auteurs juifs n’eussent trouvé ni ce ton, ni cette morale ; et l’Évangile a des caractères de vérité si grands, si frappants, si parfaitement inimitables, que l’inventeur en serait plus étonnant que le héros.»                                                  [Jean-Jacques Rousseau, Émile, livre 4 (Œuvres complètes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, t. IV, p. 627)].

Napoléon Bonaparte, qui n’a jamais passé pour un modèle de foi et de dévotion, mais qui eut, dans sa retraite forcée à Sainte-Hélène, le loisir de la réflexion, et qui connaissait bien la nature humaine, a confié aux généraux Bertrand et de Montholon des réflexions de bon sens :

«Les esprits superficiels voient de la ressemblance entre le Christ et les fondateurs d’empires, les conquérants et les dieux des autres religions ; cette ressemblance n’existe pas. Il y a entre le christianisme et quelque religion que ce soit la distance de l’infini                                                    [Napoléon Bonaparte, cité par Bathild Bouniol, Sentiments de Napoléon Ier sur le christianisme, d’après des témoignages recueillis par feu le chevalier de Beauterne, nouvelle édition entièrement refondue, corrigée et complétée, Paris, Bray, 1864, p. 87. — Voir aussi Lacordaire, Conférences de carême à Notre-Dame de Paris, 1847, 1e conférence.].

Et ailleurs :

«Je défie de citer aucune existence comme celle du Christ, exempte de la moindre altération, qui soit pure de toute souillure et de toute vicissitude. Depuis le premier jour jusqu’au dernier, il est le même, toujours le même, majestueux et simple, infiniment sévère et infiniment doux. Dans un commerce de vie pour ainsi dire public, Jésus ne donne jamais de prise à la moindre critique. Sa conduite si prudente ravit l’admiration par un mélange de force et de douceur. Qu’il parle ou qu’il agisse, Jésus est lumineux et comme immuable et impassible. Le sublime, dit-on, est un trait de la divinité ; quel nom donner à celui qui réunit en soi tous les traits du sublime  ?»                              [Napoléon Bonaparte, cité par Bathild Bouniol, ibid., p. 102].

Même constat dans le chef-d’œuvre de G.K.ChestertonL’Homme éternel  [4]. Avec son génie du paradoxe, qui excelle à libérer les lecteurs de leurs idées préconçues, le grand auteur anglais montre brillamment l’absolue singularité du Christ et l’absurdité des théories qui veulent en faire un « fondateur de religion »  parmi les autres.

Citons plutôt un oriental, qui fut, de 1912 à 1920, un grand homme politique chinois (ministre des affaires étrangères puis premier ministre) : Lou Tseng-Tsiang. Comme Ching Hsiung-Wu (cité plus haut), Lou Tseng-Tsiang est passé du confucianisme au catholicisme. Il devint même, ensuite, moine bénédictin. Il souligne en ces termes le caractère absolument unique du christianisme :

«Je voudrais dire à mes compatriotes : lisez donc l’Évangile, les Actes des Apôtres, les Épîtres ; lisez l’histoire des persécutions des premiers siècles de l’Église et les Actes de ses martyrs ; prenez toutes les pages de l’histoire de l’Église, y compris ces quelques pages maculées par la faiblesse ou la malice de certains hommes, qui vécurent autrement qu’ils parlaient ou prêchaient ; prenez aussi ces pages innombrables où la charité chrétienne s’est dépensée et se dépense avec une sollicitude maternelle inlassable et si souvent héroïque. Faites la part des choses, la part des hommes et la part de Dieu et vous conclurez à un fait social absolument supérieur et unique. Peut-être, alors, vous poserez-vous la question : Le Créateur s’est-il révélé ?» [ Dom Pierre-Célestin Lou Tseng-Tsiang (1871-1949), Souvenirs et Pensées, Paris, Desclée de Brouwer, 1945, p. 101].

Les « mystiques » musulmans eux-mêmes ne s’y trompent pas – les soufis –, qui prennent plus volontiers la personne de Jésus que celle de Mahomet comme exemple de vertu et de perfection. [5].  Qu’ils gardent malgré tout la religion de leur enfance s’explique aisément, tant les habitudes, les préjugés et la pression sociale sont difficiles à vaincre. Mais comment des esprits indépendants peuvent-ils, honnêtement, placer sur un pied d’égalité Jésus-Christ et Mahomet ?

Le soleil et le croissant

Faut-il, après les personnes, considérer les doctrines ?

Inutile de s’attarder sur le bouddhisme qui, tel un caméléon, devient déiste, polythéiste, monothéiste, panthéiste, nihiliste selon les régions et les sectes. Système de philosophie morale peut-être, ce n’est pas une religion digne de ce nom. On peut en dire autant du confucianisme. [6]

La classification officielle des « grandes religions mondiales » se révèle déjà particulièrement bancale.

Les cent mille divinités de l’hindouisme ne sont guère plus crédibles ; et, finalement, seules demeurent sérieusement en lice celles que l’on nomme les trois religions monothéistes : judaïsme, christianisme, islam.

Peut-on cependant les mettre sur le même plan ? Là encore, les préjugés ne résistent pas au bon sens.

Tout élève de CM2 sait que la lune n’est pas une source de lumière ; elle ne fait que réfléchir, de façon pâle, froide et morne, la forte, chaude et vivifiante splendeur du soleil.

De même, tout observateur impartial est obligé de constater que Mahomet n’a apporté aux hommes

 aucune nouvelle lumière sur Dieu,

– aucun exemple de vertu éminente,

– aucun dynamisme de sainteté.

Tout ce qu’il affirme de la grandeur de Dieu (unicité, puissance, justice, miséricorde), du culte qui lui est dû (adoration, prière, jeûne, pèlerinage) et des obligations morales de l’homme (hospitalité, aumône, piété filiale, etc.) est un évident reflet de l’enseignement biblique [7], mais tout aussi évidemment appauvri, refroidi et comme vidé de ce qui est l’essentiel de la révélation chrétienne (Dieu est charité, et vit cette charité en trois Personnes : Père, Fils et Saint-Esprit ; Jésus-Christ est venu rétablir la charité sur terre par son sacrifice sur la croix : à son exemple et vivifié par sa grâce, l’homme doit vivre de cette charité qui anime toutes les vertus et les élève à un degré héroïque).

Ce n’est pas seulement aux yeux de la foi chrétienne que la mise au même niveau de Jésus et Mahomet est absurde et scandaleuse, mais déjà aux yeux de la seule raison et de la simple honnêteté naturelle. Même si un certain parallélisme peut être établi entre les deux – comme entre le soleil et la lune, au motif que l’un préside au jour et l’autre à la nuit – et même si certaines ressemblances peuvent permettre à des personnes très superficielles de les équiparer – comme des enfants de trois ans peuvent s’imaginer que le soleil et la lune sont de même taille et de même nature –, cette mise à égalité ne résiste pas à trois minutes de réflexion impartiale dès qu’on compare l’Évangile au Coran.

 

Le judaïsme, qui apportait de très réelles lumières, est quant à lui une religion de l’attente. Il annonce un Messie, il prépare sa venue, il préfigure et prédit les différents traits de sa personnalité, mais il laisse beaucoup à désirer. Encore très terrestre, il est lié à une race élue, à un unique lieu sacré (tous les sacrifices doivent être offerts au temple de Jérusalem), à un sacerdoce héréditaire et à des sacrifices d’animaux. C’est seulement par Jésus-Christ qu’il s’épanouit en un culte universel et spirituel [8]. Le Dieu unique révèle alors qu’il est Charité (en trois Personnes). Chaque homme est invité à s’unir au sacrifice de l’homme-Dieu, seul moyen de rendre à Dieu un hommage parfait, vraiment digne de Lui. Et ce sacrifice fournit l’explication ultime de la création du monde et de la permission du mal. Alors que, dans l’ancien Testament, Job et le Psalmiste butent sur le mystère de la souffrance, Jésus vient en donner la solution. Dieu se donne lui-même comme récompense à ses élus (alors que l’ancien Testament ne révèle pas grand chose de la vie éternelle).

 

Si le christianisme est à l’islam ce que le soleil est à la lune, il est au judaïsme ce qu’est la splendeur du jour à la clarté de l’aurore.

Et partout, toujours, en tout, et pour tous (au moins : tous ceux qui acceptent d’ouvrir les yeux et d’ôter les verres fumés), Jésus-Christ répand une lumière éblouissante.

Jésus seul a pu affirmer, sans être ridicule :

 

Je suis la lumière du monde (Jn 8, 12).


 [1] — Exemple récent : la dalaï-mania. Parce qu’il vient d’Orient, le « Dalaï-Lama » est a priori  et nécessairement une figure de paix, de tolérance et de sagesse. Il est encensé par ceux-là mêmes qui tirent à boulets rouges sur les religieux catholiques, alors que les fameux lamas ont dominé le Tibet par la violence et la terreur. Le missionnaire suisse Maurice Tornay en sait quelque chose. Lorsqu’il voulut, en 1949, protester contre les persécutions infligées aux catholiques (on prenait de force un fils à chaque famille pour l’envoyer à la lamaserie), il fut abattu à coups de fusil par quatre lamas, sans autre forme de procès. (Voir Robert Loup, Martyr au Thibet, Maurice Tornay. (1910-1949), Fribourg, éditions du Grand-Saint-Bernard, 1953. — Maurice Tornay, Écrits valaisans et tibétains, Brépols, 1993.)

[2] — « çakia-Mouni (Bouddha) meurt d’une maladie d’estomac, à la suite d’un repas, où il avait mangé un plat tout entier de porc et de riz offert par un de ses dévots sectateurs. Les brahmanes [hindouistes] se sont moqués de cette fin et ont accusé leur adversaire d’avoir commis un acte de gourmandise. Les bouddhistes justifient leur patriarche, le déclarent incapable d’une telle faiblesse, et disent que c’était un plat magique, qu’aucun homme ni dieu n’aurait pu digérer mieux que lui ; qu’il a mangé cette nourriture parce que son heure était venue et qu’il voulait donner l’exemple de la patience à supporter une maladie de ce genre […] ; il semble que cette fin par trop prosaïque et qui jure avec la brillante mythologie de la biographie de Bouddha doit être un fait réel ; il est rapporté sans changement dans toutes ses biographies. S’il en est ainsi, il est certain que la mort de Bouddha ne saurait être comparée à la passion de Jésus-Christ, ni même à la mort de Socrate, et que sa sortie de l’existence n’est pas d’un grand effet dramatique. » (Paul de Broglie, Problèmes et conclusions de l’histoire des religions, Paris, 1885, p. 167-168.)

[3] — Joseph FadelleLe Prix à payer, Paris, L’Œuvre, 2010, p. 30. — Ailleurs : « Je suis bien obligé de déchanter quand je lis que Mahomet s’est marié avec une fille de 7 ans, Aisha ; ou encore qu’après avoir marié son fils adoptif Zaïd, il prend la femme de celui-ci, sa belle-fille donc, pour en faire sa septième épouse. Pour mon imam, c’est cela qui explique pourquoi le Coran a interdit l’adoption. Je trouve pour ma part qu’il y a là une curieuse manière de démontrer ce qui est bon ou pas, en prenant tour à tour le prophète Mahomet comme exemple ou comme contre-exemple ! — Bref, après plusieurs jours d’intense réflexion, le comportement et la vie du Prophète deviennent source de honte pour moi : tous ces versets problématiques ne peuvent pas venir d’Allah. J’en viens même à considérer que c’est un blasphème de penser ainsi. » (p. 29).

[4] — Gilbert Keith ChestertonL’Homme éternel [The Everlasting Man], traduction d’Antoine Barrois, DMM (53290 Bouère), 2004. Baptisé anglican, païen à douze ans et agnostique complet à seize, Chesterton se convertit finalement au catholicisme.

[ Dom Pierre-Célestin Lou Tseng-Tsiang (1871-1949), Souvenirs et Pensées, Paris, Desclée de Brouwer, 1945, p. 101.

[5] — Le Coran (43, 57-59) admet d’ailleurs l’excellence morale du Christ. Malheureusement, aujourd’hui, la valeur du christianisme est cachée à beaucoup de musulmans par la décadence de l’Occident moderne (athéisme social, démission des autorités, éclatement des familles, usure, luxure, etc.). Au lieu d’y reconnaître les effets du laïcisme antichrétien (qui atteint, hélas, jusqu’au Vatican), beaucoup de musulmans y voient au contraire les fruits du christianisme ! Tragique contresens.

[6] — Ching Hsiung-Wu, si admirateur de Confucius, était obligé de constater : « Entre les mains du confucianisme, le théisme naissant de Confucius a dégénéré en un vulgaire panthéisme. » (Cité dans l’ouvrage de Giovanni Rossi : Traqués par Dieu, Paris, 1951, p. 231-235.)

[7] — Même le ramadan est un décalque de l’antique carême (dont le jeûne, à l’origine, ne pouvait être rompu que le soir). — Sur les origines judéo-chrétiennes de l’islam, voir la thèse de doctorat d’Édouard-Marie Gallez, soutenue à Strasbourg en 2004 : le Messie et son prophète – Aux origines de l’Islam. Voir aussi les analyses linguistiques de Christoph Luxenberg, montrant que le Coran (au moins dans d’importantes parties) a été originellement composé en syriaque (Die Syro-aramäische Lesart des Koran, Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache, Berlin, Das Arabische Buch, 2000).

[8] — Rappelons que les juifs, caractérisés par l’attente du Messie, ont perdu juste après la venue du Christ tous les éléments essentiels de leur culte (an 70 : prise de Jérusalem par Titus et destruction du Temple).  De leur ancienne religion, les Juifs actuels n’ont gardé à peu près que les livres sacrés (l’ancien Testament). Tout en servant aux chrétiens de témoins incontestables des prophéties, ils ont dû, pour le reste, rebâtir leur religion sur de nouvelles bases (sans temple, sans prêtres, sans sacrifices rituels), comme si leur refus du Christ les contraignait à ne garder, de leur vieille religion, que l’enveloppe extérieure, sans la réalité vivante. — Ils sont en cela, et bien malgré eux, doublement témoins du Christ.

Une des marques de la vraie Église : elle est Sainte

La véritable Église porte des fruits de sainteté et les plus visibles d’entre eux sont ceux de la Charité. Télécharger le tract sur la charité en PDF (425ko)

La vraie religion reconnue à ses fruits : La religion de la charité

 Sans Jésus-Christ  Avec Jésus-Christ
Infanticide – Toutes les civilisations païennes ont légitimé et pratiqué le meurtre des nouveaux-nés : Grèce, Rome, Carthage, Inde, Chine, Japon, Amérique, Afrique noire, Océanie, etc.• Esclavage – Dans la Rome antique
comme à Athènes, l’immense majorité des
habitants sont esclaves. – Durant toute son
histoire, l’islam pratique en masse la traite
des esclaves (européens ou noirs). – En
Europe, l’esclavage réapparaît lorsque l’esprit
chrétien faiblit, à la fin du Moyen Age.
Cruauté – Antiquité : massacre habituel
des vaincus. – Rome : jeux du cirque,
spectacles atroces (sous Claude, des milliers
d’hommes s’entretuent sur le lac Furino
pour offrir un spectacle au peuple !)
Égoïsme des dirigeants
Quelques philosophes louent la bienfaisance,
mais la pratiquent fort peu et sans se donner eux-mêmes (Sénèque : « En secourant les malheureux, le sage doit rester insensible aux maux qu’il soulage : la pitié est une faiblesse, une maladie. ») – Mépris universel envers les pauvres et les faibles.• Despotisme, tyrannie – Le pouvoir politique est absolu (césarisme).
Si quelques rois et empereurs sont sages, la
tyrannie d’un Néron, d’un Caligula, d’un
Commode, ne rencontre aucune limite.
 • Constantin (1er empereur chrétien) ôte aux parents le droit de vie et de mort sur leurs enfants. – Le concile d’Arles (314) encourage les chrétiens à recueillir les enfants abandonnés.
• « Il n’y a plus ni libre, ni esclave », déclare saint Paul. Dès ce moment sans révolution ni trouble, la charité chrétienne commence à étouffer l’esclavage.
Les chrétiens affranchissent leurs esclaves.
En France, la reine sainte Bathilde (626-
680) consacre l’interdiction de l’esclavage.
• « Dieu est charité » annonce saint Jean (première épître) et les premiers chrétiens rayonnent de cette charité. – Les païens disent d’eux : «Voyez comme ils s’aiment.»• Le pauvre est mis au centre :
les chrétiens sont invités non seulement à
« pleurer avec ceux qui pleurent » mais à
honorer les pauvres dont ils sont les débiteurs.
En plein siècle de Louis XIV, Bossuet
rappelle cette grande idée dans son grand
sermon sur « l’éminente dignité des pauvres
dans l’Église de Jésus-Christ » (1659).
Protection des humbles – Papes
et évêques prennent la défense des petits
face aux grands. Exemples multiples, de
saint Ambroise (face à Théodose) jusqu’au
cardinal Mindzenty face au communisme.

 

« On demandera peut-être comment faisaient les anciens qui n’avaient point d’hôpitaux. – Ils avaient, pour se défendre des pauvres et des infortunés,
deux moyens que les chrétiens n’ont pas : l’infanticide et l’esclavage. »
Chateaubriand

 

Charité envers … les pauvres

• Dès son apparition, le christianisme est comme une
explosion de charité. A Jérusalem, les premiers chrétiens
vendent leurs biens pour donner aux pauvres (Ac 4, 32).
• Le païen Lucien de Samosate (125-192) se moque beaucoup
des chrétiens dans sa satire Peregrinus. Mais il reconnaît
leur « incroyable empressement » à exercer la charité :
« Ils n’épargnent ni dérangement, ni dépenses, ni travail. »
• Face aux persécuteurs, les premiers chrétiens mettent en
avant cette charité. Tertullien : « Est-ce que l’État a oublié
qu’il nous doit la vie de ses pauvres, qui périraient, hélas,
si nous ne venions les secourir ? » – Le diacre romain saint
Laurent rassemble les pauvres secourus par l’Église : « Voici
les trésors des chrétiens, nous n’en avons pas d’autres. »
• 4e siècle : dès la fin des persécutions, de richissimes
Romains convertis au christianisme vendent tous leurs biens
pour se mettre eux-mêmes au service des pauvres : Pinien et
Mélanie, le sénateur Paulin etc.
• Au Moyen Age, les rois chrétiens se signaleront toujours
par leur charité envers les pauvres : saint Étienne de Hongrie
(† 1038) leur lave lui-même les pieds, saint Édouard d’Angleterre
(† 1066) se dépouille pour les secourir, sainte
Marguerite reine d’Écosse († 1093) et sainte Élisabeth
de Hongrie († 1231) passent littéralement leur vie à s’occuper
des pauvres, saint Louis, roi de France († 1270) réunit
chaque semaine les pauvres dans sa chambre pour les servir
lui-même à table – saint Edmond, saint Casimir de Pologne,
saint Léopold d’Autriche, Robert le Pieux, sainte Brigitte
de Suède, sainte Edwige, sainte Marguerite de Savoie, etc.
• Régulièrement, pour secourir la misère, de nouvelles
familles religieuses surgissent, attirant des centaines et des
milliers d’âmes qui se sacrifient entièrement à la charité : les
Filles de la Charité de sainte Louise de Marillac au 17e
siècle, les Filles de la Sagesse au 18e, les Petites Servantes
des Pauvres (de Jeanne Jugan) et des dizaines d’autres
congrégations au 19e siècle…
Vous pouvez chercher : cette charité héroïque ne se trouve
nulle part ailleurs que dans l’Église catholique.

 

 Les Malades

Jésus est passé sur cette terre en faisant le bien, spécialement
aux malades. Dès le début, le christianisme l’a imité.
• An 252 : épidémie de peste dans l’Empire romain. A Carthage,
les païens s’enfuient, abandonnant leurs malades au soin des chrétiens
(sous l’autorité de l’évêque saint Cyprien, qui sera martyrisé
par les mêmes païens en 258). – En 268, même scène à Alexandrie.
• 4e siècle : dès la fin des persécutions antichrétiennes (Édit de
Milan en 313), des hôpitaux, des orphelinats, des hospices surgissent
dans tout l’Empire. Le premier hôpital connu dans l’histoire
est fondé à Césarée par l’évêque saint Basile le Grand, qui vient
lui-même y soigner les malheureux. – Le premier hôpital de Rome
est fondé par sainte Fabiola. Chose jamais vue auparavant : cette
noble patricienne va ramasser les malades dans les rues, les laver, les
panser, les nourrir, dépensant toute sa fortune pour eux. – Le sénateur
Pammachius (ami de saint Jérôme) fait de même : il mourra
démuni de tout, dans l’hôpital qu’il a lui-même fondé. – De même,
saint Jean l’Aumônier fonde le premier hôpital à Alexandrie,
saint Chrysostome à Constantinople, saint Ephrem à Édesse, etc.
• Durant tout le Moyen Age, hospices et hôpitaux se multiplient
dans toute la chrétienté. – Le pape saint Symmaque fonde un nouvel
hôpital à Rome au début du 6e siècle. Le pape Pélage ii en fonde
encore un en 580. Le pape saint Grégoire le Grand [590-604]
encore un autre, doublé d’un orphelinat, etc.
• L’historien Hurter estime qu’au 13e siècle la France possède
20 000 [vingt mille] hôpitaux, accueillant les malades, les orphelins,
les pauvres et les pèlerins.
• Chef-d’oeuvre de cette charité en acte : l’Hôtel-Dieu de Beaune,
fondé en 1443 (à visiter !)
• Siècle après siècle, des milliers et des milliers de religieux
et de religieuses se donnent totalement au Christ en la personne
des malades : Frères hospitaliers (saint Jean de Dieu, 1537),
Camilliens (saint Camille de Lellis, 1584), etc. (En seulement
trente ans [1584-1614], 220 des premiers religieux camilliens meurent
des maladies contractées au chevet de ceux qu’ils assistent.)
• Non seulement dans la chrétienté mais dans le monde entier
(Inde, Chine, Afrique, terres musulmanes) l’Église catholique est
la vraie mère des hôpitaux et des oeuvres de charité. D’autres
religions l’ont plus ou moins tardivement imitée, mais sans jamais
la précéder ni l’égaler.

Les prisonniers

• Lentement mais sûrement, l’Église a fait abolir l’esclavage,
non en révoltant les esclaves (ce qui aurait entraîné des
massacres) mais en donnant l’esprit chrétien à leurs maîtres.
Saint Paul recommande aux maîtres cette charité pour leurs
esclaves : « Ne les traitez pas avec menaces, sachant que vous
avez les uns et les autres dans le Ciel un maître commun, devant
qui il n’y a point d’acception de personne » (Ep 6, 9).
• Hermès (préfet de Rome sous Trajan) affranchit ses 1 250
esclaves le jour de son baptême. Saint Ovidius affranchit 5 000
esclaves, sainte Mélanie 8 000, etc.
• Le pape saint Symmaque (498-514) emploie des sommes
considérables à racheter et libérer les esclaves en Ligurie. Ses
successeurs font de même, notamment saint Grégoire le Grand
(590-604) et saint Zacharie (741-752) qui fait racheter des
esclaves jusqu’en Afrique.
• Quand l’esprit païen revient, lors de la Renaissance (15e-16e
siècles), les papes Paul iii (20 mai 1537) et Urbain viii (22 avril
1639) s’opposent fermement à l’esclavage des Amérindiens.
– Plusieurs papes condamnent également la traite des Noirs :
Eugène iv (13 janvier 1435), Pie ii (7 octobre 1462), Paul iii
(2 juin 1537), Bx Innocent xi (par l’intermédiaire du cardinal
Cibo en 1683), Pie vii (Congrès de Vienne, en 1815), etc. – De
nombreux prêtres aident les esclaves noirs, notamment saint
Pierre Claver († 1654) qui rajoute à ses voeux religieux celui
de consacrer sa vie entière au service des esclaves, et n’hésite
pas à signer : « Pierre Claver, esclave des noirs pour toujours. »
• Pendant ce temps, des millions de chrétiens sont réduits en
esclavage par les barbares musulmans d’Alger, Tunis, etc. Les
religieux Trinitaires (fondés en 1198 par saint Jean de Matha)
et Mercédaires (fondés en 1218 par saint Pierre Nolasque)
s’emploient à les délivrer. – Saint Pierre Pascal, par exemple
(évêque de Jaën) livre tous ses biens puis sa propre personne
pour racheter les captifs des Turcs. Des fidèles envoient une
grosse somme pour sa rançon, mais il préfère l’employer à
libérer des femmes et des enfants, et il meurt captif en 1300.
• Les prisonniers de droit commun et les bagnards profitent
aussi de la charité de l’Église : le 5e concile d’Orléans
(549) ordonne qu’un archidiacre visite les prisonniers tous les
dimanches. Saint Damase, saint Wenceslas, saint Léonard,
saint Pierre Caracciolo, saint Vincent de Paul, etc. se
dévouent particulièrement à leur égard.
(Sur l’esclavage : l’encyclique In plurimis de Léon xiii, 1888)

« Toutes les institutions de bienfaisance que le genre humain possède aujourd’hui pour le soulagement des
malheureux, tout ce qui a été accompli pour la protection des indigents et des faibles dans toutes les circonstances de leur vie et pour leurs différents genres de souffrance, tout cela doit directement ou indirectement son origine, à l’Église romaine. C’est elle qui a donné l’exemple, elle qui a donné le mouvement, elle qui souvent encore a fourni les moyens d’exécution ». Frédéric Hurter (*)

(*) L’historien Frédéric Hurter (1787-1865), spécialiste du Moyen Age, s’est converti au catholicisme après avoir constaté la bienfaisance de l’Église au cours des siècles.

Les aveux des ennemis

Les païens :
Au 4e siècle, l’empereur païen Julien l’Apostat se désole :
« Pendant que les pontifes des idoles n’ont pas un souvenir pour les malheureux, ces abominables Galiléens [= les chrétiens] se dévouent aux exercices de la charité. » (Lettre 48). – « Ils nourrissent non seulement leurs pauvres, mais encore les nôtres. » (Lettre 49).
Les protestants :
La révolte des protestants contre l’Église, au 16e siècle, fut une catastrophe pour les pauvres. En Angleterre, le roi Henri VIII supprime tous les monastères et confisque leurs biens. Or, ces monastères nourrissent les pauvres. La misère devient effroyable, et engendre des révoltes. Henri VIII prend des mesures draconiennes : il fait pendre des milliers de vagabonds.
Pour remplacer l’aumône qui se faisait auparavant de façon spontanée pour l’amour de Dieu et du prochain, l’Angleterre est contrainte d’instaurer une taxe pour les pauvres (qui devient progressivement de plus en plus lourde). Elle enferme les vagabonds dans des maisons de travail (Workhouses) dont la dureté finit par émouvoir l’opinion publique. Les mêmes causes produisent les mêmes effets en Hollande, où l’on en vient à organiser de véritables chasses aux pauvres.

En Allemagne, le grand meneur de la révolte contre l’Église de Jésus-Christ, Luther lui-même est contraint d’avouer, après la victoire du protestantisme :
« Pendant qu’on servait encore le diable [sic] sous la bannière du pape, tout le monde était charitable et miséricordieux ; non seulement on donnait, mais on donnait à deux mains, avec joie, avec piété […]. Aujourd’hui […], il n’est personne qui ne chante misère et qui ne se crût menacé de périr s’il donnait seulement une obole. (Sermon de Luther, éd. Walch, t. XI, c. 1758.)

Un des premiers compagnons de Luther, Georges Wizel, se sépare de lui pour cette raison :
« Je leur reproche [aux luthériens] de détruire presque entièrement ou de rendre inutiles les établissements fondés à grands frais par nos pères au profit des pauvres, ce qui est contraire à la charité et aussi à la justice envers le prochain. Je leur reproche de s’approprier le trésor des églises sans en faire profiter les indigents […]. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les
pauvres mènent une vie bien plus dure et sont bien plus misérables qu’autrefois, du temps de l’Église romaine. » (Georges Wizel, Retectio Lutherismi, 1535)
Les athées :
Lorsque la troisième République chasse les religieuses des hôpitaux qu’elles avaient fondés,
le Dr Armand Després (1834-1896, chirurgien des hôpitaux et incroyant notoire) témoigne :
« Dans mon service, du temps des sœurs la mortalité était de 1%. Depuis qu’il y a des laïques, elle est de 5%. Pourquoi ? Parce que les sœurs ne quittaient jamais l’hôpital, parce qu’elles accouraient au premier appel des malades, parce qu’elles n’accomplissaient pas une profession mais un devoir. Ces braves filles se contentaient de 200 f. qu’elles recevaient par an. Les laïques ont de 700 f. à 900 f. quand elles sont logées, de 1500 à 2000 quand elles demeurent dehors […]. Là où il y avait jadis une sœur, on a placé deux infirmières laïques. Dans un de
nos services même, on en a ajouté une troisième, et cela n’a pas encore suffi. Ces trois dames ont déclaré qu’elles avaient trop de travail et ont obtenu qu’on leur adjoignît une quatrième infirmière. Voilà comment on a remplacé une sœur. »
(Lettre du Dr Després à la Gazette des Hôpitaux, 7 septembre 1888.)

Les chrétiens dits “évangéliques”

Certains groupes se disent « chrétiens évangéliques ».

Que faut-il en penser ?

Ces “Évangéliques” sont en réalité des protestants : ils proviennent des groupes qui se sont révoltés au 16e siècle (avec Luther, Calvin, Zwingli, etc.) contre l’Église fondée par Jésus : l’Église catholique.

Du coup, ils se sont privés de l’autorité que Jésus nous a donnée pour nous empêcher de nous égarer : l’autorité du pape (successeur de l’apôtre saint Pierre).

Ils se sont privés des prêtres que Jésus nous a donnés pour renouveler son Sacrifice, chaque fois qu’ils célèbrent la messe, et pour nous distribuer ses grâces, à travers les sacrements.

Ils se sont privés de la Mère que Jésus a voulu donner à tous les enfants de Dieu : sa propre Mère, la Vierge Marie.

Ils se sont privés, aussi, de tous les saints de l’Église catholique (ces saints qui sont maintenant au Ciel et à qui Dieu permet de nous aider, pour les rejoindre).

L’abbé Pagès montre la vraie nature de ces “Évangéliques” sur son site.

Voici un lien direct vers la vidéo :

Jésus a-t-il institué un pape ?

Tout le monde sait que l’Église catholique est dirigée par l’évêque de Rome, qu’on appelle le pape.

D’où vient l’autorité du pape ?

Si l’on peut prouver qu’elle a été instituée par Jésus-Christ, on prouve du même coup que l’Église catholique est la véritable Église fondée par le Christ.

Or cela peut se prouver de façon très simple, en trois temps :

I. Jésus a spécialement choisi un de ses douze Apôtres, Simon-Pierre, et lui a donné la primauté sur les autres Apôtres.

II. Cet apôtre (Simon Pierre, ou saint Pierre) est mort évêque de Rome.

III. Les évêques de Rome qui ont succédé à saint Pierre lui ont succédé en même temps dans sa primauté.

Voyons ces trois points.

 

I. La primauté de Pierre

La Bible nous montre que Jésus a procédé par étapes, pour déléguer à Simon Pierre l’autorité sur son Église :

1) Dés leur première rencontre, Jésus donne à Simon un nom spécial, « Pierre », sans lui expliquer pourquoi (Jean I, 42).

2) Dans une deuxième étape, Jésus annonce à Simon-Pierre qu’il va lui donner une autorité spéciale (Mt XVI, 18-19).

3) Ensuite, il confirme cette annonce, au moment même où, pourtant, il prédit que Pierre le reniera trois fois  (Lc XXII, 31-34).

4) Il réalise sa promesse en octroyant l’autorité à Pierre (Jean XXI, 15-17).

5) De fait, nous constatons dans la Bible que Simon Pierre a exercé cette primauté parmi les Apôtres.

Détaillons.

 

1. — Jésus donne à Simon un nom nouveau et spécial : Pierre

Dès leur première rencontre, Jésus donne à Simon un nouveau nom : Pierre (Cephas, dans la langue que parlait Jésus, l’araméen).

« […] Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon,  fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas ce qui signifie Pierre. » (Jean I, 42)

Ce nouveau nom n’est pas davantage expliqué. Il le sera dans la deuxième étape.

 

2. — Jésus annonce à l’apôtre Pierre qu’il lui confiera son Église

Dans la ville alors nommée “Césarée de Philippe” (ou Panéas, aujourd’hui Banias), Jésus annonce à l’apôtre Pierre qu’il lui donnera (les verbes sont au futur) une autorité spéciale :

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt XVI, 18-19)

Cette annonce n’est encore qu’une promesse (Jésus dit qu’il donnera à Pierre une autorité spéciale, il ne la lui donne pas encore). Mais c’est une promesse très solennelle, car Jésus emploie trois images distinctes qui se renforcent :

a) la pierre

b) les clés

c) le pouvoir de lier.

a) La pierre. — Dans une construction, la pierre est le fondement qui garantit la stabilité et l’unité de l’ensemble. Ici, elle symbolise l’autorité (car dans une société, c’est l’autorité qui garantit la stabilité et l’unité). Jésus-Christ est lui-même la « pierre angulaire » (Marc XXI, 42 – I Co 10, 14 – I Pierre II, 4-8). C’est pourquoi, afin de montrer qu’il veut déléguer son autorité, il a lui-même donné le nom de Pierre à Simon, et, maintenant, il lui annonce : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. — Plus tard, Pierre, pour bien montrer qu’il n’est qu’un délégué, un vicaire, un second, une sorte de sous-pierre, insistera dans sa lettre aux Chrétiens (sa première épître) sur le fait que la pierre principale est le Christ (I Pierre II, 4-8).

[NB : certains protestants chicanent sur l’interprétation de cette phrase de Jésus, sous prétexte que le texte grec de l’évangile emploie deux mots légèrement différents pour dire : « Tu es Pierre (Petros : masculin) » et « sur cette pierre (Petra, féminin) ». C’est oublier que Jésus n’a pas prononcé cette phrase en grec, mais en araméen ! Nous n’avons plus l’original hébraïque de l’évangile de Matthieu (seulement la traduction grecque), mais nous savons que Jésus avait donné à Simon le nom de Cephas, qui, en araméen, signifie “pierre”. C’est donc ce mot qu’il a employé ici. Or le jeu de mots Pierre-pierre, qui est imparfait en grec ou latin (Petrus-petram), fonctionne parfaitement en araméen. Donc Jésus donne ici à Simon-Pierre l’explication du nouveau nom qu’il lui a donné lors de leur première rencontre (Jean I, 42). — D’ailleurs, tous les doutes sur le sens de ce passage s’évanouissent quand on regarde l’ensemble, puisque l’image de la pierre est renforcée par les deux autres : celle des clés et celle du pouvoir de délier.]

b) Les clés. — Avoir « les clés » d’une maison ou d’une cité, c’est en être le propriétaire ou l’autorité légitime. En matière religieuse, le Christ est le suprême détenteur des clés (Ap III, 7 – Mt XXIII, 13). — Mais là encore, il veut déléguer cette autorité à Pierre.

c) Le pouvoir de lier. — En hébreu, le « pouvoir de lier » désigne l’autorité. Pierre devra « lier et délier », c’est à dire suivant la façon de parler des Juifs, être législateur.

Jésus a donc annoncé de façon très solennelle à saint Pierre qu’il aurait une autorité spéciale dans son Église. Il l’a dit à trois reprises, en employant trois images différentes (la pierre, les clés, le pouvoir de lier), afin que cela soit très clair et incontestable.

 

3. — Jésus confirme cette fonction spéciale de Pierre

Jésus confirme cette fonction spéciale de Pierre en priant spécialement pour lui « afin que sa foi ne chancelle pas et qu’il fortifie les frères » (Luc XXII, 31-34). Or pourtant, au même moment, il annonce que Pierre le reniera trois fois. Ce n’est donc pas une grâce personnelle qu’il veut lui accorder, mais bien une fonction, une autorité, qui est indépendante des mérites personnels ou des défaillances de celui qui en est investi.

 

4. — Jésus donne à Pierre l’autorité promise

Jésus octroie l’autorité promise, en chargeant Pierre de paître le troupeau (tout le troupeau : non seulement les agneaux, mais aussi les brebis) :

« Jésus dit à Simon-Pierre : “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?” Il lui répondit: “Oui, Seigneur, vous savez que je vous aime.” Jésus lui dit : “Pais mes agneaux.” Il lui dit une seconde fois : “Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?” Pierre lui répondit : ” Oui, Seigneur, vous savez bien que je vous aime.” Jésus lui dit: “Pais mes agneaux.” Il lui dit pour la troisième fois: “M’aimes-tu ?” et il lui répondit : “Seigneur, vous connaissez toutes choses, vous savez bien que je vous aime.” Jésus lui dit : “Pais mes brebis.” » (Jean XXI, 15-17).

On a ici l’étape définitive : après l’avoir promis, puis confirmé sa promesse, maintenant Jésus octroie le primat à Pierre.

Cette fois, il emploie l’image du pasteur. Or Jésus s’est désigné lui-même comme le Bon Pasteur (Jean X, 1-8) et il appelle sa communauté un troupeau (Luc XII, 32). Visiblement, c’est sa propre autorité qu’il entend déléguer à Pierre. Pierre devient le sous-Pasteur, celui qui dirige le troupeau au nom du Christ, et c’est pourquoi, dans sa première épître, il désignera Jésus comme le « suprême pasteur » (I Pierre V, 4).

 

5. — Pierre a exercé cette primauté parmi les Apôtres

Les Évangiles et les Actes des Apôtres montrent que Pierre a exercé cette primauté :

a) C’est dans la maison de Pierre que le Seigneur prend domicile (Marc I, 29). C’est dans sa barque qu’il prononce le mot significatif de « pêcheurs d’hommes » (Luc V, 10) ; c’est à la fois pour Pierre et pour lui-même qu’il paie le tribut du Temple (Mt XVII, 27) ; c’est à Pierre qu’il lave le premier les pieds (Jean XIII, 6) ; c’est à lui qu’il apparaît le premier parmi les Apôtres (Luc XXIV, 34).

 

b) Bien que Pierre n’ait pas été, chronologiquement, le premier apôtre à suivre Jésus, son nom figure toujours en tête dans les récits évangéliques, comme Judas (le traître) figure en dernier. Souvent on lit : « Pierre avec les onze » (Act II, 14), « Simon et ses compagnons » (Luc VIII, 45), etc.

 

c) Pierre est la personnalité dominante de la communauté chrétienne primitive : il organise l’élection du remplaçant de Judas (Act I, 15) ; il prononce le premier discours (Act II, 14) ; il opère le premier miracle (Act III, 6). Il est – comme déjà du temps de Jésus – le porte-parole (Act IV, 8). Il fait un voyage circulaire à travers toutes les communautés (Act IX, 32), et tranche la discussion au concile des Apôtres (Act XV, 7).

 

II. Pierre, premier évêque de Rome

Toute la Tradition affirme, depuis toujours, que Pierre mourut évêque de Rome (après avoir été évêque d’Antioche). La Bible ne le dit pas explicitement, mais elle le laisse entendre.

 

1. — Dans l’Écriture sainte

a) Luc ne mentionne pas le but du voyage de Pierre à Rome (Act XII, 17) pour ne pas éveiller l’attention des persécuteurs. Mais Pierre envoie ses salutations depuis Rome, désignée sous le nom mystérieux de « Babylone » (ville des idoles et de la luxure) : « L’Église de Babylone, élue comme vous, vous salue » (première Épître de Pierre V, 13).

b) Paul écrit aux chrétiens de Rome qu’il n’a pas voulu leur annoncer l’Évangile en un lieu où c’était déjà chose faite (Rom XV, 19-22 et XVI, 17). Or, Pierre est le seul Apôtre dont on signale la venue à Rome.

c) L’Apôtre saint Jean mentionne le crucifiement de Pierre comme un fait connu des chrétiens (Jean XXI, 18). Or Rome est le seul lieu revendiquant le martyre de Pierre.

 

2. — Le témoignage des premiers chrétiens

a) Clément de Rome († 97) écrit : « Pierre et Paul ont souffert parmi nous ».

b) Ignace d’Antioche († 107) écrit aux chrétiens de Rome : « Je ne vous commande pas comme Pierre et Paul ».

c) Au second siècle, le romain Gaïus affirme à un correspondant (Proclus) qu’il connaît le lieu de sépulture des Apôtres : « Que vous veniez au Vatican ou sur la voie d’Ostie, vous aurez sous les yeux les trophées des Apôtres fondateurs de notre Église ». Cela confirme ce que nous savons par ailleurs : l’apôtre Pierre a été crucifié dans le cirque de Néron, sur le mont Vatican (une des 7 collines de Rome), tandis que l’apôtre Paul a été décapité tout près de Rome, sur la voie d’Ostie (sans doute en l’an 67).

d) Origène écrit : « Pierre fut crucifié à Rome la tête en bas ».

e) Eusèbe de Césarée et Jérôme prouvent à grand renfort de documents que la primitive Église était absolument certaine du séjour et du martyre de Pierre à Rome (Histoire ecclésiastique, II, 25, 8 et V, 28).

f) C’est seulement dans les temps modernes, et surtout parmi les adeptes du protestantisme libéral, que l’on chercha, pour attaquer l’Église catholique, à mettre en doute le séjour et le martyre de saint Pierre à Rome. Mais finalement, même l’exégète protestant Oscar Cullmann dut reconnaître qu’ils sont « quasi-certains ».

 

3. — Les travaux des archéologues et des historiens

Depuis toujours, on sait que saint Pierre est mort à Rome. Depuis toujours on vient en pèlerinage à Rome (et nulle part ailleurs) pour honorer le chef des Apôtres. Sur ce point, la tradition historique est unanime et constante.

Le fait était donc déjà certain, mais les fouilles archéologiques réalisées au 20e siècle en ont fourni une nouvelle confirmation.

En 1942, l’archéologue italienne Margherita Guarducci, qui mène les fouilles sous la Basilique Saint-Pierre du Vatican, y trouve les traces de la sépulture de saint Pierre. (Voir son magistral ouvrage : The tomb of St Peter [Hawthorn Books, 1960] – Ou bien : Le reliquie di Pietro in Vaticano sotto la Confessione della Basilica vaticana : una messa a punto [Roma , Coletti, 1967 / Ist. Poligrafico dello Stato, 1995].)

Par ailleurs, Margherita Guarducci a essayé de préciser la date précise du martyre de saint Pierre. Sur ce point, les historiens hésitent entre deux dates : l’an 64 ou l’an 67.

Margherita Guarducci avance la date du 13 octobre 64, (dans le Cirque de Néron, au pied du Mont Vatican), en s’appuyant sur les faits suivants :

a) Le livre des Annales de l’historien romain Tacite raconte l’incendie de Rome et la persécution des chrétiens aux chapitres 38 à 44. Tacite est formel : la persécution des Chrétiens est placée dans l’année 64. La chose est certaine, car nous connaissons les noms des deux consuls et cela permet de dater précisément. L’incendie de Rome se déclenche dans la nuit du 18 au 19 juillet 64. Il ne s’éteint que le 28 juillet (10 jours d’incendie). Tous les quartiers populaires, les bas quartiers, sont brûlés.

b) L’incendie a traversé le Tibre et a endommagé très gravement le Circus Maximus qui est au pied du Palatin. Point important, car c’est là qu’ont lieu la plupart des exécutions publiques de martyrs chrétiens (sauf quand il est inutilisable, pour cause d’incendie, de crue du Tibre, ou autre).

c) Aussitôt après l’incendie, on offre des sacrifices pour apaiser les dieux, mais la révolte gronde. Tacite explique que Néron est obligé de désigner ce que nous nommerions un “bouc émissaire” : les Chrétiens. Les Chrétiens sont donc arrêtés et livrés à des atrocités sans nom (qui, visiblement, touchent le cœur de Tacite, qui méprise pourtant les Chrétiens).

d) Fin juillet 64, on commence à restaurer. Or Tacite est très précis : dès 65 le Circus Maximus est à nouveau en service. Entre temps, c’est à dire entre septembre et novembre 64 (car il n’y a pas de jeux en hiver), les jeux du cirque – et les exécutions de chrétiens – ont lieu dans le Cirque de Néron, sur le mont Vatican (une des 7 collines de Rome).

e) Pierre, qui a été enseveli au Vatican, près du Cirque de Néron, a donc été martyrisé à l’automne 64.

f) Une autre source permet d’aller plus loin : un texte apocryphe intitulé L’Ascension d’Isaïe. Ce texte prophétise de façon fictive (a posteriori) la mort de Pierre, et il fournit ce détail : Néron est mort trois ans, sept mois et vingt sept jours après la mort de Pierre. Or Néron s’est suicidé le 9 juin 68. Si l’on compte à partir de cette date, 3 ans, sept mois et 27 jours, on arrive au 13 octobre 64.

e) On rejoint ici un dernier élément de confirmation : il y avait justement, chaque année, de solennels jeux du cirque organisés le 13 octobre, parce que c’était l’anniversaire de l’accession au trône de Néron…

On voit qu’un ensemble de faits convergents, mentionnés par des auteurs et des textes de l’époque, tend à indiquer que Pierre a été martyrisé le 13 octobre 64, dans le Cirque de Néron (au pied de la colline du Vatican).

Mais la date est secondaire. Le point important est que Pierre a toujours été honoré en cet endroit par les chrétiens, et que, au 20e siècle, on a retrouvé sa sépulture dans le cimetière qui est juste au-dessus du cirque du Vatican.

 

III. Primauté de l’Église de Rome

Parmi les églises chrétiennes qui surgissent de tous côtés, celle de Rome prend dès l’origine une place particulière. Son évêque dirige en même temps l’Église entière. Si cette centralisation n’est pas aussi forte qu’aujourd’hui, en raison de la distance et de la difficulté relative des communications à cette époque, le premier rang de l’évêque de Rome n’en paraît pas moins évident.

 

1. — Témoignage des premiers chrétiens

a) Au début du deuxième siècle, saint Ignace d’Antioche écrivant à l’Église de Rome, la salue comme « la présidente de la fraternité chrétienne ».

b) Irénée (vers 200) l’appelle « l’Église fondée à Rome par les deux illustres Apôtres Pierre et Paul », « la plus grande, la plus ancienne et la plus connue, car toute Église, c’est-à-dire les croyants de partout, doit être en accord avec elle à cause de sa prééminence particulière. C’est en elle que la tradition apostolique s’est toujours conservée pure » ; et Irénée cite la liste des évêques de Rome, depuis « les bienheureux Apôtres » jusqu’à « Éleuthère, leur douzième successeur ».

c) Hégésippe (115-180) vient à Rome pour apprendre la véritable tradition de foi.

 

2. — Les premiers évêques de Rome exercent cette primauté

Les évêques de Rome font acte d’autorité.

a) Du vivant même de l’Apôtre saint Jean, qui habite tout proche, l’évêque Clément de Rome († 97) apaise une querelle à Corinthe.

b) Vers 160, Polycarpe, évêque de Smyrne, vient à Rome traiter avec l’évêque de la Ville, Anicet, de la date de la fête de Pâques.

c) Vers 190, l’évêque d’Éphèse confère avec le pape Victor Ier  qui, toujours à propos de la date de Pâques, menaçait d’excommunication les Asiates.

 

3. — Les évêques de Rome défendent la foi

Les évêques de Rome emploient leur autorité contre les hérésies.

a) Le pape Calixte Ier (217-222) exclut de l’Église l’hérétique Sabellius.

b) Corneille (250-253) condamne le novatianisme.

c) Le pape Étienne Ier (254-257) demande aux Églises d’Afrique de reconnaître pour valide le baptême administré par les apostats.

d) Innocent Ier condamne le pélagianisme ; Célestin Ier, le nestorianisme, Léon Ier, le monophysisme.

 

4. — Les Pères de l’Église affirment l’autorité du pape

a) Tertullien (mort en 220) reconnaît l’autorité doctrinale de Rome : « Si l’Italie est dans ton voisinage, tu as Rome d’où nous vient, à nous aussi, en Afrique, l’autorité doctrinale. »

b) Cyprien de Carthage (mort en 258) appelle l’Église romaine « Mère et racine de l’Église catholique » (= universelle), « le lieu de Pierre », « l’Église principale, le point de départ de l’unité épiscopale », chez les croyants de laquelle « l’erreur ne peut trouver accès ».

c) Le concile d’Éphèse (431) déclare : « Saint Pierre continue de vivre dans ses successeurs et exerce son pouvoir jusqu’à ce temps et toujours. »

d) Lors du concile de Chalcédoine (451), les évêques répondent à une lettre encyclique du pape Léon Ier par cette exclamation : « Pierre a parlé par la bouche de Léon ! »

e) Saint Ambroise (340-397) déclare : « Là où est Pierre, là est l’Église. » (Ubi Petrus, ibi Ecclesia.)

f) Saint Augustin (354-430) dit de l’Église romaine : « En elle a toujours existé la préséance de la chaire apostolique. »

 

Triple conclusion.

1. Parmi les Apôtres et leurs successeurs (les évêques), Jésus-Christ a établi un chef : saint Pierre et ses successeurs (les évêques de Rome, qui portent aujourd’hui le nom de « papes »).

2. Même si elle ne s’exerçait pas de la même façon qu’aujourd’hui (il n’y avait pas d’administration centralisée), cette autorité de l’évêque de Rome a été reconnue dès le début par toute l’Église.

3. La véritable église du Christ est celle qui est dirigée par le successeur de saint Pierre : le pape.

Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. (Mt XVI, 18)

[D’après Zenetti, Apologétique de poche.]

Peut-on être chrétien sans l’Église ?

Beaucoup de gens prétendent « croire au Christ », mais refusent d’admettre l’Église. Ils la considèrent comme une institution purement humaine. Ils pensent qu’on peut être chrétien sans appartenir à une église. Ils diront facilement : « Le Christ n’a certainement pas eu l’idée de faire dispenser sa doctrine par des fonctionnaires et des organismes ecclésiastiques. »

Mais on peut prouver que le Christ a voulu établir une Église.

Cette Église est composée d’hommes (avec leurs qualités et leurs défauts) et elle peut donc, parfois, apparaître décevante (« Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie », disait Montaigne), mais elle a été fondée par le Christ. Il l’a chargée – et elle seule – d’annoncer sa doctrine et de procurer le salut.

 

I. — Une Église annoncée et préparée dès l’ancien Testament

Toute une série de prophètes ont annoncé la venue du Messie : Jésus.

Ils ont aussi annoncé l’Église que Jésus devait fonder.

 

1. Les prophètes ont annoncé une société religieuse dirigée par le Messie (le “Royaume de Dieu“)

a) Les prophètes de l’Ancien Testament avaient annoncé pour le temps du Messie un nouveau Royaume de Dieu qui devait embrasser tous les peuples (Isaïe II, 2-4 ; Isaïe LX ; Michée IV, 1-3).

b) Or Jésus prêche ce royaume messianique : le Royaume de Dieu, qu’il appelle aussi le Royaume des cieux (Mt IV, 17). Ses miracles manifestent l’arrivée du Royaume de Dieu (Mt XII, 28). Ses paraboles décrivent ce royaume (qui n’est pas exactement ce que certains Juifs s’étaient imaginé).

c) D’abord, le Royaume de Dieu annoncé par le Christ ne doit pas être réservé strictement au peuple juif ; il doit être vaste comme le monde. Dans la Parabole du semeur, Jésus dit que « le champ, c’est le monde » (Mt XIII, 38). Le Seigneur envoie des messagers aux gens qui se trouvent « dans les places et dans les rues, sur les chemins et le long des clôtures » (Luc XIV, 21-23). Les invités viendront « du Levant au couchant » (Mt VIII, 11). Le Seigneur envoie ses disciples jusqu’aux extrémités de la terre et jusqu’à la fin des temps (Mt XXVIII, 19).

 

2. Un royaume à la fois intérieur et extérieur

Le Royaume de Dieu ou « royaume des cieux » offre un aspect extérieur et un aspect intérieur :

a) Les conditions pour entrer dans ce Royaume sont à la fois intérieures (la foi, qui est spirituelle) et extérieures  (le baptême, qui est un rite sensible) : Jean III, 16 ; III, 5-8.

b) Le Royaume est un mystère (Mt XI, 25) mais il doit être confessé publiquement devant les hommes (Mt X, 32).

c) C’est une communauté intérieure et spirituelle (Luc 17, 21) et c’est pourtant « une ville sur la montagne  », visible à tous (Mt V, 14).

 

3. Ce royaume, c’est l’Église !

Plusieurs fois le Christ appelle ce Royaume de Dieu “Église” :

a) Déjà dans la Bible, avant Jésus, le mot hébreu “quahâl” signifiait “assemblée” (“Quéhal Yahvé” = peuple de Dieu).

b) Les traductions grecques de la Bible rendaient ce mot hébreu par “Ekklesia” (du verbe ekkalein = convoquer). Par ce terme politique qui signifiait la communauté des “convoqués” (c’est-à-dire les citoyens électeurs de la cité grecque invités à l’assemblée par le héraut) on désignait le peuple de Dieu : des « appelés ».

c) C’est ainsi que le Christ emploie le mot « Église », en déclarant : « Sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt XVI, 18). De même qu’il y avait avant Jésus, dans l’Ancien Testament, le Peuple de Dieu (= le peuple juif), le Christ veut constituer son Peuple, son Église (mais qui s’étend désormais à toutes les nations, et plus seulement aux Juifs).

d) Le Christ emploie le mot « Église » une autre fois (Matthieu XVII, 17) : « Si quelqu’un refuse d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain ! »

 

II. Une Église fondée et organisée par le Christ

Le Christ donne à son Église une organisation bien nette :

 

1. Le Christ établit une hiérarchie

a) Parmi les soixante-douze disciples, Jésus en choisit douze comme « Apôtres » (Marc III, 13-19);

b)  Jésus donne aux Apôtres une formation spéciale (Mt XIII)

c) Jésus envoie les Apôtres prêcher et guérir (Luc IX, 1-6).

 

2. Le Christ confie à cette hiérarchie les rites du Royaume de Dieu

 a) On entre dans le Royaume par le Baptême, dont l’administration est liée à des signes et des paroles, que Jésus confie à ses Apôtres (Mt XXVIII, 19 ; Jean III, 5).

 b) On est incorporé pleinement dans le Royaume par l’Eucharistie, rite que le Christ confie aussi aux Apôtres (Jean VI, 53-57; Luc XXII, 19s).

c) Jésus donne aux Apôtres le pouvoir de ressusciter les âmes de la seconde mort, c’est-à-dire du péché : par la pénitence (Jean XX, 22).

 

3. Le Christ transmet son autorité à cette hiérarchie

a) Jésus transmet aux Apôtres son autorité de pasteur (Mt XVIII, 17-18)

b) Il leur donne le pouvoir d’enseigner : « Qui vous écoute m’écoute. » (Luc X, 16).

c) Finalement il leur donne tout pouvoir et il les envoie dans le monde entier : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc. De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que moi, je suis avec vous toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt XXVIII, 18-20). — « Et moi, je dispose pour vous du Royaume comme mon Père en a disposé pour moi. « (Luc XXII, 29) —  « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean XX, 21).

d) De quel « envoi », de quelle « mission » s’agit-il ? — Réponse : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (Luc XIX, 10). C’est pour cela que les Douze doivent être munis de la force du Saint-Esprit (Act I, 6-8).

 

III. Une Église continuée jusqu’à aujourd’hui

 

1. Les Apôtres exercent leur autorité sacerdotale

a) La primitive Église, telle qu’elle nous apparaît dans les Actes des Apôtres et les Épîtres des Apôtres, est « la communauté des baptisés et des croyants » (Act II, 37-47), sous la conduite des Apôtres et des Disciples (Act VI, 2-4).

b) Les Apôtres se considèrent comme mandatés par le Christ, « par qui ils ont reçu grâce et charge d’apôtre pour amener en son nom tous les païens à l’obéissance de la foi » (Rom I, 5) comme « des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu » (I Cor IV, 1) comme « en ambassade pour le Christ, et comme si Dieu exhortait par eux » (II Cor V, 20) comme chargés « du mystère de la réconciliation » (II Cor V, 18).

c) Pour accomplir cette mission reçue du Christ, ils partent prêcher partout (Marc XVI, 20), ils baptisent (Act II, 41) ils célèbrent l’Eucharistie (Act II, 42-46 ; XX, 7), ils rendent la justice et punissent (I Cor V, 3-5).

 

2. Les Apôtres transmettent leur autorité sacerdotale

 a) Les Apôtres ne se contentent pas d’exercer les fonctions ecclésiastiques leur autorité : ils les transmettent aussi (Act VI, 6 ; XIV, 23). Au fur et à mesure que l’ Église s’accroît en nombre et en extension, les Apôtres se désignent des auxiliaires et des successeurs. La mission de l’Église passe sans cesse des Apôtres à de nouvelles générations.

b) Auprès des Apôtres apparaissent donc dans la primitive Église des « Presbytres » ( = anciens) (Act XV, 22 ; I Pierre V, 1-12 ; Jac V, 14). D’après leur fonction, ils sont appelés aussi soit « évêques » ( = surveillants) (Act XX, 28), soit « diacres » (Act VIII, 5).

c) Ces collaborateurs sont choisis par la communauté, mais ils reçoivent des Apôtres leurs fonctions et leurs pleins pouvoirs (Act, VI, 6 ; XIV, 23). Ils transmettent leurs pouvoirs à d’autres. Paul transmet à Tite et à Timothée le pouvoir d’enseigner (II Tim IV, 2-5), le pouvoir pastoral (I Tim V, 19-21 ; Tite, II, 15) et la puissance sacerdotale (I Tim V, 22 ; Tite I, 5-9).

 

3. La hiérarchie de la primitive Église

a) Clément de Rome (mort en 97), disciple direct des Apôtres, écrit :

« Prêchant à travers les villes et les campagnes, ils éprouvèrent dans le Saint-Esprit leurs prémices, et les instituèrent comme évêques et comme diacres des futurs croyants » (Cor XLII, 4).

Et encore :

« Nos Apôtres avaient appris de Notre-Seigneur qu’il surviendrait des difficultés au sujet de l’épiscopat. C’est pourquoi ils instituèrent, après s’être bien informés sur leur compte, ceux qui étaient tout d’abord désignés, et posèrent ensuite cette règle que, ces premiers étant morts, d’autres hommes éprouvés leur succéderaient dans leur ministère. » (Cor XLIV, 1)

b) Ignace d ‘Antioche (mort en 110), disciple de l’Apôtre saint Jean, témoigne qu’à la tête de la communauté d’Asie Mineure et jusque dans les régions les plus lointaines (Eph, III, 2), un seul évêque dirige chaque communauté, au point de vue religieux et disciplinaire.

« Personne ne doit faire sans l’évêque ce qui revient à l’Église. Chaque Eucharistie ne vaut régulièrement qu’accomplie sous la présidence de l’évêque ou de celui qui en a été chargé par lui. Partout où l’évêque se montre, que soit le peuple, de même qu’où est le Christ se trouve l’Église catholique. Celui qui honore l’évêque est honoré de Dieu, celui qui accomplit quelque chose sans l’évêque sert le diable. » (Smyrniotes, VIII, 1-2; II, 1).

c) C’est ici que paraît pour la première fois le terme « catholique ». Le mot vient du grec « katholicos » ( = général, universel, pour tous). A partir de 150, le mot devient de plus en plus populaire. Cyrille de Jérusalem explique que le mot « catholique » est le nom propre de cette « sainte Église notre mère à tous, qui est l’Épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».

d) Irénée (mort en 202) écrit que la garantie d’authenticité la plus grande de la vraie doctrine est la lignée ininterrompue des évêques depuis les Apôtres : « les évêques institués par les Apôtres et leurs successeurs jusqu’à nous ».

 

Deux conclusions :

1. — Pour être vraiment chrétien, il faut appartenir à l’Église fondée par le Christ. Cette Église, c’est l’Église catholique, puisque c’est elle qui a conservé jusqu’à aujourd’hui la hiérarchie instituée par le Christ.

2. — Les différentes communautés qui se disent « chrétiennes » mais qui se sont séparées de l’Église catholique au 16e siècle (les Protestants : Luthériens, Calvinistes, Anglicans, etc. ) ou qui sont nées ensuite chez les Protestants (Témoins de Jéhovah, Adventistes, Pentecôtistes, groupes évangélistes, etc.) ne peuvent en aucune manière être l’Église fondée par Jésus-Christ.

[D’après Zenetti, Apologétique de poche.]