Dans notre société “post chrétienne”, la mort est devenue un véritable tabou. D’ailleurs écrire un billet sur ce sujet n’est pas toujours bien vu, car rappeler aux gens les malheurs de la vie, c’est comme être un oiseau de mauvais augure.
Pourtant, si nous n’avons qu’une certitude en ce bas monde, c’est bien celle-là ; nous allons mourir. Tous, sans exception.
La mort est cachée car nous vivons dans une société du plaisir, de l’instant, qui n’a pas réussi à éradiquer la mort (évidemment) et l’a donc cachée.
Une petite anecdote vécue illustre cette réalité : des arrières grands parents perdant un peu leur autonomie rentrent dans une maison de retraite. Oh, une maison moderne avec tout confort, des activités, des pensionnaires pour la plupart bien valides, un restaurant, etc.. pas un mouroir des anciens temps. Cependant, en arpentant les couloirs, la famille découvre bien en évidence, en fait dans l’ascenseur, un coin de tableau réservée aux derniers décès. “C’est gore d’avoir ça là où tout le monde passe” résume un des membres.
C’est vrai, la mort est tellement évacuée de nos jours, que sa simple évocation sur papier nous trouble.
Pourquoi peur ?
Pourquoi donc le monde moderne a peur ? Parce qu’il ne contrôle pas, parce qu’il y a de l’incertitude. Dans ce monde où l’on nous vend la science comme l’arme ultime qui nous permet de choisir notre vie, la mort reste incertaine par plusieurs aspects :
- Par sa date tout d’abord. Comme le dit la Bible, “vous ne saurez ni le jour ni l’heure”.
- Par ses conséquences ensuite. La mort n’est qu’un passage vers autre chose, mais quoi ? Cette question est proprement effrayante si l’on ne croit pas à une vie après la mort
- Par sa douleur enfin, car qu’elle soit dans un accident, sur un lit d’hôpital ou de maladie, la mort n’est jamais de tout repos…
Un monde en déni
Les dernières décennies de la société occidentale ont été marquées par une déchristianisation, mais aussi par ce refus de la mort, qui se manifeste sous différents aspects :
- D’abord les grands-parents qui ne veulent plus vieillir. Botox, cures en tous genres, chirurgies… La génération de mai 68 ne s’accepte pas telle qu’elle est et ne veut pas vieillir. Contradiction étonnante avec son prêche pour l’euthanasie, elle refuse de vieillir et s’accroche à la vie !
- Ensuite la judiciarisation de la société face à tout incident médical. Accouchement qui se passe mal, opération.. tout acte médical qui se passe mal est prétexte à trouver un coupable, comme si la société n’acceptait plus la fatalité, la “malchance”, comme si la science devait pouvoir tout contrôler
Vous aussi
Vous aussi vous avez des angoisses, surement. Devenir parent par exemple, fait naitre des peurs jusqu’alors inconnues. Et s’il arrivait malheur à mon enfant ? Et mes parents, qui sont devenus vieux, que vont-ils devenir ?
Une deuxième étape est franchie vers les 60 ans, lorsque la faucheuse commence à frapper dans les connaissances ou anciens collègues. Lorsque le miroir ne nous renvoie plus de nous l’image que nous voudrions.
Alors faut-il céder à la peur ? Non ! N’ayez pas peur ! Le Christ a vaincu la mort et la souffrance, et il nous apporte les solutions. C’est bien un paradoxe, mais une souffrance comprise et assumée sera plus facile à supporter : la religion catholique apporte cette explication.
Et la vraie paix vient de la connaissance de ce qui se passe après la mort : pour cela, il faut d’abord comprendre pourquoi nous sommes sur cette terre. Ce sera l’objet d’une prochaine réflexion.